Vous n'êtes pas identifié.
Salut à tous,
suite à une discussion avec mon papa, qui bosse pour Epsitec [0] au sujet du soutien du département des infrastructures du canton de Vaud [1] pour TinyERP [2], je vous pose la question :
* Est-il normal que l'état soutienne financièrement (par nos impôts donc) un logiciel (libre), sans faire de demande publique d'offre ? Il s'agit en effet de fournir aux entreprises vaudoises un logiciel libre et gratuit, amélioré et financé par le canton de Vaud, alors que c'est l'essentiel du gagne-pain de la boîte où bosse mon papa (qui nous permet, soit dit en passant, de manger). N'y a-t-il pas concurrence déloyale ? De par le fait que le produit final n'est pas destiné à l'usage propre de l'administration cantonale, mais aux entreprises (au marché) de la place, pourquoi l'état de Vaud n'a-t-il pas demandé aux entreprises du domaine de faire des offres ?
Et là, je suis coincé... Parce que d'un côté, je trouve très bien que des logiciels libres soient mis en avant et utilisés, mais de l'autre, c'est le logiciel propriétaire qui fait vivre mon papa (et moi par extension, pour le moment) et le soutien de l'état pour ce logiciel libre met potentiellement en péril ce gain-là. Le problème surtout, c'est que l'état n'a pas laissé de chance au entreprises productrices de logiciels propriétaires de faire des offres...
Enfin bon, je vous écoute...
++, OdyX
[0] PME qui fait des logiciels de facturation adaptés au système Suisse.
[1] Marthaler, Vert.
[2] http://www.tinyerp.org
Hors ligne
Effectivement, tu pose une sacrée colle.
Mais dans quelle(s) mesure(s) la boîte de ton papa ne pourrait-elle pas s'adapter à cette nouvelle donne en développant des logiciels libres ainsi que toute une série de services autour de ses logiciels (mise en place des logiciels, maintenance, formation, ou que sais-je encore...)? Ains elle se dotera d'une nouvelle image "plus altermodialiste" (c'est tendance), développera de nouvelles compétences et obtiendra probablement de nouveaux marchés.
Dans un sens, l'administration vaudoise donne un coup de pied dans la fourmillière de notre organisation économique en obligeant les entreprises à développer un nouveau concept d'organisation commercial. Bref le monde change et le model capitaliste que nous connaissons commence à se lésarder, sans nécessairement conduire à la ruine de nos entreprises. Car avant de crier à la catastrophe en se mettant les mains sur les yeux, essayons de voir comment nous pourrons tirer notre épingle du jeu avec cette nouvelle donne.
Bon ok, j'ai toujours été un idéaliste. Mais qui sait.....
Hors ligne
Je trouve que cette manière de fonctionner pousse de plus en plus à vendre l'effort continu, et non plus les acquis (déjà rentabilisé?).
Cela pousse sans cesse à améliorer ce que l'on offre, donc le stimuli, la fluidité et la transparence du "marché"
Pour moi, si une boite invente "le-petit-appareil-magique-qui-coupe-les-poils-du-xxx-sans-faire-pleurer", son seul avantage devrais être l'expérience acquise lors de la conception de l'appareil. Si elle commercialise son invention, en profitant de ces brevets, et sans offrir de service d'amélioration ou de maintenance (hors garantie), cela empêche une personne qui aurait une bonne idée pour l'améliorer d'en sortir sa propre version.
Hors ligne
Salut,
c'est vrai que tu poses une sacrée colle, qui m'a déjà en partie posée un ami qui étudie informatique. Je vais donc tenter une réponse :
Je ne pense pas que le libre fasse une concurrence déloyale, il apporte surtout de l'eau au moulin comme le dit a-lex, mais étuions plus en détail ton exemple.
Certains responsables dans ton canton ont pensé pouvoir promouvoir les logiciels libres, ce qui est louable, maintenant à savoir si l'argent publique peut-être utilisé dans ce but en est une autre. Est-ce que ce logiciel est utilisé par l'état de Vaud ?
Si oui, et bien ils n'ont fait que partager à tous les améliorations, qu'il aurait de toutes façons dû faire programmer dans un logiciel propriétaire, ce qui aurait engendré des frais similaires, voir plus élevé à cause des coûts des licences. Donc avec un logiciel libre, le contribuable et tous les autres intéressés profitent également de cet investissement. Dans ce cas, nous sommes en plein dans la philosophie du libre et je pense que c'est une bonne chose que les administrations cantonales donnent cet exemple.
Dans le cas où le logiciel aurait été dévellopé sans but aucun d'être utilisé par le canton de Vaud, nous sommes dans une toute autre optique. En effet, nous aurions un canton qui utilise de l'argent pour contribuer à des logiciels libres sans en avoir besoin, là je suis totalement opposé à ce procédé, sauf si bien sûr la population a été avertie et a pu donner son avis.
Dans une deuxième partie, tu demandes si c'est normal ne pas faire de demande publique d'offre. Es-tu sûr qu'il n'y en a pas eu ? Je ne sais pas non plus ce que tu entends pas demande publique d'offre : que l'état demande qui veut bien leur proposer un logiciel propriétaire correspondant à leurs souhaits ou alors une demande d'offre pour l'ajout de fonctionnalités à un logiciel libre existant ? Le premier cas revient au modèle propriétaire, et ce n'était pas le but rechercher, la seconde possiblité serait vraiment la solution idéale. En effet, les entreprises d'informatique pourraient simplement ignorer la demande, si elles n'adèrent pas à la philosophie du libre : tant pis pour celles-ci, quant aux autres qui seraient prête à saisir l'opprotunité, elles auraient trouvé un moyen de faire tourner leurs affaires, tout en adoptant le modèle des logiciels à code ouvert, même si il est (semble) plus facile de vendre des licences que de proposer des services (cours, documentations, ajouts de fonctionnalités, ...) autour d'une solution libre.
Voilà, je pense que la plus grande question est comment peut-on passer d'un modèle économique basé sur des brevets, licences et autres restrictions à une économie de libre échange en terme de connaissance. Cette question n'est pas triviale et ne pourra trouver réponse du jour au lendemain.
Hors ligne